Mise en garde !
A l’intention de la famille et des proches :
Inutile d’appeler La Direction des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS) ou l’ambassade française pour rapatrier les enfants ou nous même, nous n’avons pas adhéré à une secte mystique ou nihiliste, et nous ne sommes pas non plus tombés dans les drogues dures ( ni molles ) – Les enfants et nous même nous portons plutôt bien et nous ne manquons pas de mettre un chapeau pour nos protéger du soleil et des ses effets néfastes. Certes nous sommes végétariens mais personne n’est parfait et nous compensons le manque potentiel de protéines animales par une nourriture saine et équilibrée ainsi que par trois « Hare Krishna – Hare Rama » avant de nous mettre au lit. .
A l’intention des lecteurs en général:
Attention : Dans cet article, non seulement nous sommes extrêmement bavards et dérogeons complètement à toute éthique minimaliste et rationnelle, mais pire encore, nous nous immisçons dans des domaines scientifiques et ésotériques que nous ne maîtrisons pas du tout (mais nous y croyons beaucoup ! ). C’est la raison pour laquelle, afin de rassurer le lecteur incrédule et de valider nos propos farfelus, nous nous permettons de citer des scientifiques et autres experts en la matière.
Rentrons dans le vif du sujet :
Nous avons rencontré Fred, Marie et leurs deux enfants en Patagonie à El Chaltén (Argentine) en mars dernier. Fred nous avait dit qu’ils pensaient également remonter par le Chili, mais sans trop se presser, car ils voulaient être aux environs de la Serena pour l’éclipse solaire du 2 juillet (rdv à ne manquer pour rien au monde pour tous les passionnés d’astronomie ou autres chasseurs d’éclipse).
Le 2 juillet ? WAOUH ! Cette date nous paraissait tellement distante que nous étions dans l’incapacité de nous projeter si loin – En juillet pensait on, nous serons certainement au Pérou, en Colombie, ou qui sait ? En tout cas, bien loin de l’Argentine et du Chili…
Tentative d’explication : les premiers temps de notre voyage nous étions encore dans un espace temps assez proche de notre « vie quotidienne antérieure », c’est à dire, un écoulement du temps plus en rapport avec notre vie trépignante d’autrefois, le travail, l’école des gosses, le week-end, le travail, l’école des gosses, le week-end, le travail, l’école des gosses, le week-end……….
Plus les mois passaient et plus une certaine distorsion spatio temporelle s’opérait, pour faire simple, le temps semblait s’accélérer de manière proportionnelle aux kilomètres parcourus. Les journées, semaines, mois, passaient tout simplement à une vitesse phénoménale, nous avions complètement perdu le sens de l’écoulement « normal » du temps en tout cas ce à quoi nous étions autrefois habitués. 🙂 Sans rentrer dans les détails de la relativité restreinte, qu’Albert (Einstein), Stephen (Hawking) ou encore Michel (Dupont) pourraient non seulement nous expliquer facilement mais par la même occasion nous démontrer le lien direct avec notre histoire – Pour faire simple, nous étions de plus en plus à la rue avec les heures/jours/mois, voir même les années !!!
Citons quand même Albert Einstein et Thibault Damour pour ceux qui seraient intéressés :
Dans une lettre datée du 21 mars 1955, un mois avant sa mort, Albert Einstein termine par ces mots : « Pour nous, physiciens dans l’âme, la distinction entre passé, présent et futur ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit-elle. »
« C’est très violent pour les gens de changer ainsi notre rapport au temps, mais c’est la réalité. D’ailleurs, notre technologie nous le rappelle tous les jours. Les horloges de nos GPS doivent être compensées en permanence, sans quoi les effets de la relativité décaleraient notre position de 10 mètres par minute ! C’est dû au fait que les satellites sont plus éloignés que nous de la Terre et qu’ils évoluent donc dans un espace-temps moins déformé par celle-ci que le nôtre. Le temps de leurs horloges n’est donc pas le même que le nôtre… « L’exemple classique pour expliquer ce phénomène consiste à imaginer le cas de deux jumeaux. Si un jumeau reste sur Terre et que son frère prend une fusée et voyage à une vitesse considérable , proche de celle de la lumière *, il voyagera dans le futur. À l’intérieur de la cabine, il aura juste le temps de déjeuner, de prendre un café, puis de revenir sur Terre. Mais lorsqu’il atterrira, son jumeau sera mort depuis des millions d’années. Il aura fait un saut dans le temps digne de la science-fiction. Parce que durant son voyage, il aura emprunté un espace-temps différent de celui de la Terre. Pour comprendre, il faut dessiner l’espace-temps comme un triangle : le jumeau sur Terre parcourt l’espace-temps du grand côté pendant que l’autre jumeau, dans sa fusée, parcourt l’espace-temps des deux autres côtés. On voit bien que la somme de deux côtés n’est pas égale à la longueur du troisième côté. L’espace-temps parcouru par le voyageur est donc différent de l’espace-temps du jumeau resté sur Terre. » Thibault Damour
* (Ou une famille en camion roulant à une vitesse d’escargot)
Donc, presque 4 mois plus tard soit 7 mois depuis notre départ, il se trouve que nous étions, non pas en Colombie ou au Pérou comme imaginé, mais que nous quittions tout juste Valparaiso au Chili. Il se trouve également que sans le vouloir nous nous dirigions tout droit vers le lieu et la date tant attendue par Fred et tous les passionnés du monde entier.
Le nord du Chili est réputé pour être le nec plus ultra en matière d’observatoire, le climat est sec et son ciel dégagé 320 jours par an – Vicuña est connue pour les nombreux observatoires qui l’entoure – La Vallée de Cochiguaz, et la Vallée de l’Elqui ont quand à elles une aura plus mystique. Pour certain : « point de conjonction cosmique et magnétisme exceptionnel, tunnels qui se connecteraient au monde intraterrestre » pour d’autres, royaume d’illuminés, vaste supercherie et pour d’autres encore, une région privilégiée pour contempler les étoiles ou déguster du Pisco. De notre côté nous pensions, que comme toujours chacun y verra ce qu’il a envie d’y voir et que cela nous irait très bien….
Nous avions prévu de remonter le Chili par la côte jusqu’à Antofagasta pour nous diriger ensuite vers San Pedro de Atacama et d’en profiter pour visiter la région de Coquimbo (en particulier la vallée de l’Elqui que nous avions très envie de connaitre) sans réaliser qu’elle allait être l’épicentre de l’éclipse totale du 2 juillet… Le hic, ce sont les 300.000 touristes attendus dans la région pour cette date et le risque de saturation que cela implique.. Nous décidions cependant, de profiter de l’avance que nous avions et de continuer notre route avec l’idée de quitter la région juste avant la date fatidique du 2 juillet..