Paraguay

Le Paraguay, pays de l’or bleu et des pistes rouges… 

Après le Nord de l’Argentine nous avions prévu de passer en Bolivie, cependant il y avait un pays que nous ne connaissions pas et qui nous intriguait pour différentes raisons. Nous décidions donc de faire un détour jusqu’au Paraguay afin de découvrir enfin ce pays dont nous avions « si peu entendu parlé ». Par la même occasion nous en avons profité pour aller voir les chutes d’Iguazu que nous avions un peu snobé l’année précédente alors même que nous étions au Brésil – Grand bien nous en a pris, peu après être arrivé au Paraguay, nous apprenions que suite aux élections controversées du mois d’octobre en Bolivie, de nombreuses manifestations, certaines spontanées, d’autres orchestrées par l’opposition. avaient conduit Morales (lâché par la police et l’armée) à démissionner. Il s’en suivit un immense chaos, ainsi qu’une  répression musclée causant de nombreux morts et blessés.

Comme tout le monde le sait, il en va malheureusement souvent ainsi en Amérique du Sud. Pour se donner une idée, entre 1825 l’année de son indépendance, et 2006 arrivée de Morales au pouvoir, la Bolivie a connu 188 Putschs soit une moyenne de quasi un par an.    

Pour revenir au Paraguay, c’est un pays, coincé entre la Bolivie, le Brésil et l’Argentine, souvent oublié des voyageurs- On le « zappe » parfois pour des questions de temps ou tout simplement parce qu’il semble apriori manquer un peu d’attrait. Il faut dire que le Lonely Planet « Amérique du Sud » ne lui consacre que 18 pages sur 1086, le « street View de google map ne connait pas ce pays, pas plus que notre GPS – – – Il faut aussi reconnaître qu’il n’y a ni plages ni monuments ou autres sites mondialement connus. Il y a bien les « Missions Jésuites » (dont nous ne dirons pas de mal car, honte à nous, nous n’en avons visité aucune) mais il n’y pas de Machu Picchu, de Torres Del Paine, pas plus que de Salar d’Uyuni, ou de Caño Cristales, pire encore, pas de Mont Saint Michel ! Il y aurait pu y avoir des « Chutes d’Itaipú » encore plus belles et immenses que les Chutes d’Iguazu, mais elles ont été transformées en un immense barrage électrique de près de 8km de long. A défaut d’ailleurs de chutes d’eau magistrales, pas mal de voyageurs se consolent en allant visiter le barrage (ne l’ayant pas visité non plus, nous n’en dirons que du bien).. 

Si nous n’avons pas visité une seule ruine de Mission Jésuite, que nous avons raté le barrage d’Itaipu (honte à nous), il est légitime de se demander ce que nous avons bien pu faire dans ce pays pendant trois mois – – –

En y réfléchissant, pas mal de choses, même si au début – – – sur la route de Ciudad del Este à Encarnation, longeant des kilomètres de plantations de soja transgénique nous déprimions un peu et commencions à nous demander, si l’on avait fait le bon choix en faisant un tel détour pour visiter ce pays. Après Encarnation nous décidions de quitter les routes asphaltées pour voir – – –

Et là, enfin nous avons découvert un autre Paraguay.. Une campagne un peu « rétro », pleine de charme et de surprises disséminés un peu partout dans la nature. Plus nous avancions sur les chemins et les pistes et plus nous passions du « Bof » désabusé des premiers jours, à un rictus ravi de découvrir cette campagne simple et authentique dont les couleurs verdoyantes contrastaient agréablement avec les paysages arides du nord Chilien et Argentin – Nous ne mentionnons pas l’hospitalité et l’extrême gentillesse des Paraguayens, qui ont pourtant fait beaucoup dans le plaisir que l’on a eu à visiter ce pays.  

Pour terminer sur une petite histoire qui, si cela n’a pas été déjà fait, ferait peut être un bon sujet de film ; C’est en 1886, dans le Chaco paraguayen qu’Elisabeth Nietzsche (sœur de Friedrich Nietzsche) ayant eu la bien mauvaise idée, un an auparavant de se marier à Bernhard Förster (agitateur antisémite notoire, obsédé par la pureté de la race), l’accompagna avec une dizaine de familles originaires de Saxe en pleine jungle pour fonder une colonie agricole allemande nommé « Nueva Germania ». L’ironie du sort voulu que Förster ne réussit pas à empêcher le métissage entre colons et indiens et la colonie sombra dans la misère et la faim. Sa tyrannie précipita le déclin de cette folle aventure, avant qu’il ne se donne la mort trois ans plus tard. (Pour ceux que cette histoire intéresserai, lire « Nietzsche au Paraguay » de Christophe et Nathalie Prince – Des descendants des colons vivent encore aujourd’hui à Nueva Germania village situé à 150km environ au nord d’Asuncion. 

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